L’industrie agroalimentaire française, forte de son savoir-faire et de la qualité de ses produits, occupe une place de premier plan sur les marchés mondiaux. Avec une exportation annuelle de 60 milliards d’euros, la France est un acteur majeur dans l’exportation de produits alimentaires vers les marchés internationaux. Toutefois, avec la saturation des marchés traditionnels en Europe et en Amérique du Nord, l'expansion vers les marchés dits émergents devient une priorité stratégique. Ces régions, en pleine croissance économique, présentent une opportunité unique, mais également des défis complexes, allant des conditions réglementaires aux exigences en matière de sécurité et d’éthique.
Le FMI estime que d’ici 2030, environ 70 % de la classe moyenne mondiale vivra dans les pays émergents, augmentant ainsi la demande de produits alimentaires de qualité, un segment où les marques françaises excellent. Mais réussir cette expansion nécessite une gestion méticuleuse des risques économiques, politiques et logistiques, ainsi qu'une attention particulière aux normes éthiques et sécuritaires.
Les pays émergents affichent une dynamique de croissance rapide, soutenue par l'augmentation de leur PIB et l'élargissement de leur classe moyenne. En Asie du Sud-Est, le PIB a crû de 5 % en moyenne par an au cours des dix dernières années, selon la Banque mondiale. En Afrique, les économies émergentes comme le Nigeria et le Kenya connaissent des taux de croissance similaires, avec une prévision de croissance annuelle de 4,5 % pour 2024. En Amérique latine, des pays comme le Mexique et le Brésil montrent également des signes de reprise économique après des périodes de stagnation.
L’augmentation du pouvoir d’achat dans ces régions entraîne une demande accrue pour des produits de qualité supérieure, particulièrement pour des marques internationales. Une étude du McKinsey Global Institute révèle que la demande de produits alimentaires haut de gamme dans les pays émergents devrait croître de 20 % d’ici 2025, en grande partie grâce à l'émergence de la classe moyenne urbaine. Cette évolution représente une opportunité exceptionnelle pour les marques françaises de se positionner comme des acteurs de premier plan dans ces marchés à forte croissance.
Cependant, cette expansion doit être accompagnée d’une vigilance accrue en matière de risques financiers, éthiques et politiques. Les fluctuations de change, les incertitudes réglementaires et les barrières commerciales peuvent rapidement éroder les marges des entreprises. Les pratiques d’affaires locales, les conditions de travail, le non-respect de certaines règles d’hygiènes ou des instabilités politiques répétées représentent des risques majeurs pour les industriels. Pour une expansion maîtrisée, Risk&Ops aide les marques à anticiper ces risques et à élaborer des stratégies de protection, notamment à travers des veilles ciblées et des évaluations de terrain auprès de distributeurs, des consommateurs et des autorités locales.
On peut trouver un exemple d'évolution du contexte géopolitique potentiellement impactant dans l'évolution récente du cadre réglementaire du secteur des semences dans la Fédération de Russie : le 22 mai 2023, le gouvernement russe a publié la résolution n° 754, qui introduit de nouvelles règles pour la localisation de la production de semences qui entreront en vigueur avant le 1er septembre 2029. Le règlement stipule que l'ensemble du processus de production de semences doit être réalisé sur le territoire russe, par des acteurs majoritairement russes. Par ailleurs, la loi fédérale du 31 décembre 2021 n ° 454-FZ "sur la croissance des graines", qui est entrée en vigueur le 1er septembre 2023 a interdit l'importation et le semis des graines de plantes agricoles qui contiennent des organismes génétiquement modifiés.
Cette expansion doit également être accompagnée du développement d’une politique de sûreté logistique robuste. En effet, dans le secteur agroalimentaire, les vols de marchandises représentent un problème significatif.
En Europe, selon la Transported Asset Protection Association (TAPA) 17 % des incidents de vol dans les chaînes logistiques concernent les produits alimentaires et boissons. Ce type de vol entraîne non seulement des pertes financières directes mais aussi des risques de sécurité lorsque les produits sont altérés ou impropres à la consommation après avoir été manipulés . De plus, selon l'Association Internationale du Froid (IIR), 10 % des produits alimentaires frais et congelés subissent des fluctuations de température durant leur transport, ce qui peut affecter leur qualité ou entraîner leur détérioration avant l’arrivée chez le consommateur.
Enfin, l'usage croissant des systèmes connectés dans la gestion logistique expose les entreprises agroalimentaires à des risques de cyberattaques. Un rapport de l'Association européenne pour la sécurité des systèmes d'information indique que 43 % des entreprises de l'industrie agroalimentaire ont signalé au moins une cyberattaque visant leurs systèmes de chaîne d'approvisionnement en 2021. Ces problématiques seront à prendre en compte en cas d’implantation dans des pays émergents qui ne disposent pas d’une maturité minimum sur ces sujets.
L’expansion des marques agroalimentaires françaises dans les pays émergents offre des perspectives de croissance considérables, mais elle exige une gestion rigoureuse des risques financiers, logistiques et éthiques. L’accompagnement par des experts comme Risk&Ops aide les entreprises à naviguer dans ces environnements complexes. Avec une approche stratégique alliant innovation, respect des normes locales et engagement éthique, les marques françaises peuvent durablement conquérir ces marchés en pleine expansion.
Risk & Ops peut vous accompagner opérationnellement dans la gestion de ces risques. Prenez contact avec nous contact@riskandops.fr