Fiabilités des sociétés : quels critères et quels risques ?

Par Risk & Ops | 16 août 2024 | Actualités

Le journal Le Monde, nous informait, il y a quelques semaines, que 2024 pourrait être une année record en termes de faillites d’entreprises en Europe. Alors que 2023 avait déjà connu le plus fort taux de défaillance depuis les 6 dernières années, les prédictions annoncent une nouvelle hausse pour 2024, « Le gros des problèmes doit donc arriver dans les prochains mois[1]. » Les nombreuses crises économiques influant sur les prix de l’énergie, des matériaux et des taux d’intérêts n’ont pas épargné les entreprises qui sont de plus en plus fragilisées.

Cette conjoncture renforce plus que jamais la nécessité de conduire des diligences sur les partenaires d’affaires et ainsi réduire les risques financiers, juridiques et réputationnels pouvant représenter une incidence forte sur votre entreprise.  En France, ces défaillances, ne concernent pas que les TPE et PME mais également des ETI et des filiales de groupes internationaux. Les causes de ces faillites sont multiples et souvent la conséquence d’une accumulation de fragilités.

 

Quels sont les indicateurs qui permettent d’identifier une entreprise en fragilité ?

Le chiffre d’affaires ? Présenté parfois comme un critère se suffisant à lui seul, cette donnée ne donne qu’une information partielle qui est à mettre en perspective. En augmentation régulière, il démontre la capacité d’une entreprise à obtenir de nouveaux marchés. Mais un chiffre d’affaires important ne signifie pas nécessairement qu’une entreprise est rentable. Celui-ci doit être accompagné d’une mise en perspective des résultats. Si le résultat d’exploitation n’est pas bénéficiaire, l’activité de l’entreprise n’est pas rentable et elle devra donc faire face à des difficultés sévères : elle ne pourra pas investir dans des équipements ou recruter et ne pourra pas financer sa croissance.

Le chiffre d’affaires et l’effectif des collaborateurs peuvent être des leurres.

Le chiffre d’affaires est donc à mettre en perspective vis-à-vis du seuil de rentabilité ou point-mort, qui figure un équilibre entre les charges fixes et l’activité économique. Une entreprise au-dessus de ce seuil, générera des bénéfices.

L’EBITDA est une donnée importante pour les investisseurs, il représente la richesse générée par une entreprise une fois que toutes les charges ont été soustraite du chiffre d’affaires. Il montre la capacité d’une société à être rentable et repose sur deux critères : la capacité à faire du chiffre d’affaires et la capacité à réduire les charges. Pour un investisseur, la rentabilité va témoigner de la bonne gestion de l’entreprise, de la bonne allocation des ressources et donc aura de l’importance dans la confiance qu’il accordera à la société.

Le résultat net quant à lui intègrera le résultat financier et le résultat exceptionnel, deux données dont la nature est à analyser.

Le ratio d’endettement, est également un indicateur important, il va figurer la solvabilité d’une société en soulignant son niveau d’endettement. Il compare, sous forme de pourcentage, les capitaux propres à l’entreprise et ses dettes. Il va ainsi offrir des informations sur les comportements d’investissement de l’entreprise mais surtout sur sa capacité à emprunter et donc sur sa solvabilité. Ainsi, un ratio d’endettement anormalement élevé peut être préoccupant, soulignant sa dépendance à un tiers, à un financement extérieur et rendant ainsi ses frais financiers plus élevés, réduisant sa rentabilité. Il est ainsi un des critères à vérifier avant de signer un partenariat. On remarque également que l’endettement est une des causes principales de la faillite des entreprises.

A la suite de la crise de la COVID-19, en Europe, de nombreuses entreprises ont bénéficié d’aides publiques, en France ce fut le cas via les Prêts Garantis par l’État (PGE), mais à cause d’une croissance faible certaines de ces entreprises ont eu grande peine à rembourser ces prêts. Entre 2020 et 2022, plus de 700 000 de ces prêts ont été accordés (représentant plus de 143 milliards d’euros)(implid). Après la crise, la possibilité a été offerte aux entreprises de rééchelonner ces prêts avec parfois des taux d’intérêt bien plus élevés. La dette devient alors plus lourde et plus longue à porter et peut entraîner des difficultés. Au niveau européen, à la suite de l’arrêt de ces aides publiques en 2023, le nombre de faillites a augmenté de 60 % par rapport à 2020 (Le Monde).

Si tous les indicateurs présentés sont importants, le niveau de trésorerie est majeur. Cet indicateur est obtenu en prenant connaissance de toutes les ressources mobilisables par l’entreprise (actifs, stocks, créances). A noter que plus de 25% des entreprises qui font faillite doivent leur situation à des problèmes de trésorerie et non pas à des résultats trop bas (assurance-credit-entreprise.fr).

C’est d’autant plus vrai aujourd’hui alors que les faillites se sont envolées dans le monde, notamment au Royaume-Uni avec un taux au plus haut depuis 30 ans (Le Monde). En France, près de 56 719 entreprises ont fait faillite en 2023 (INSEE), principalement à cause de l’arrêt des mesures publiques de soutien à la trésorerie des entreprises en difficulté qui avaient été mises en place après la crise de la COVID-19.

Avant de traiter avec un partenaire d’affaires, il convient donc de vérifier sa réputation, de déterminer ses pratiques d’affaires et d’analyser quelques indicateurs de fiabilité économiques. Risk & Ops est spécialisée dans le renseignement économique et l’intégrité des affaires. Faites appel à nous pour vous accompagner dans la gestion de ces risques.

 

Risk & Ops peut vous accompagner opérationnellement dans la gestion de ces risques. Prenez contact avec nous contact@riskandops.fr